20 mars 2008

SIVAL (76)

Le dépôt de bilan vient d'être annoncé.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dépôt de bilan à la SIVAL, à Eu



Publié le: 20 mars 2008
Déjà en grève la semaine dernière, les 76 employés de la SIVAL, située route de Saint-Pierre-en-Val, à Eu, ont réitéré leur mouvement ce lundi. Il y a une dizaine de jours, ceux-ci revendiquaient la suppression progressive des acquis (primes diverses, 13e mois des mensuels et des cadres...); en vue de la situation stagnante, Patrick Wayer, délégué syndical de la CGT (seul syndicat présent dans l’entreprise), avait prévu avec ses collègues de déclencher leur droit d’alerte par l’organisation d’une réunion exceptionnelle, ce lundi matin. C’est alors que le dépôt de bilan, proclamé vendredi dernier à 13h15 par la direction, leur a été annoncé.

Pour les employés de la SIVAL, la situation est incompréhensible, bien que malheureusement prévisible. En effet, la SIVAL est une importante fonderie d’aluminium travaillant pour d’importants groupes et dans différents secteurs : Alsthom, Airbus ou encore la SNCF font partie de leurs clients; dans le domaine de l’aéronautique, la société a également réalisé une pièce pour le lanceur de la fusée Ariane.

Créée dans les années 1950, la SIVAL, qui comptait encore plus 180 employés dans les années 2000, est rachetée le 1e septembre 2003 par le groupe international SERES, dont le principal actionnaire est la famille Beuzene. D’après les employés de l’entreprise, les choses se seraient dégradées à cette époque, le groupe n’investissant pas d’argent dans la société mais lui en faisant dépenser, “il n’y a aucun investissement de fait, par contre, ils nous ont vendu des prestations, ils ont installé un logiciel dont on n’avait pas besoin par exemple !” nous dit un employé.

Patrick Wayer nous explique que d’après la direction, “cela fait plusieurs années soit disant qu’on ne gagne pas d’argent alors qu’un bénéfice net de 345.000 euros a été déclaré en 2005 !”, et d’ajouter “400.000 euros de perte ont été annoncés pour 2007... si c’était le cas, il y aurait du stock !”. Le délégué syndical nous explique ainsi que c’est l’absence de bénéfice qui aurait motivé la décision du dépôt de bilan, alors que sur la journée de “vendredi, on a enregistré plus de 250 000 euros de commande !”. Par conséquent, les employés considèrent que les motifs invoqués par la direction ne sont pas recevables, que des bénéfices sont faits et que le travail est bien réel, comme le prouvent l’encours de trois millions d’euros que représenteraient les commandes, d’après Patrick Wayer.

Pourquoi ?

“On veut savoir pourquoi on en est arrivé là. (...) C’est pas un manque de boulot ! On ne manque pas de travail mais on est victime d’une mauvaise gestion délibérée. C’est inadmissible, c’est un groupe qui a de l’argent. Avant, nous étions directement rattachés à la maison mère; nous sommes en société indépendante depuis 6 mois et c’est cette société-là qui dépose le bilan, pas le groupe” s’exclame patrick Wayer; “On a l’impression que ça les arrange, c’est des ‘j’m’en foutiste’” nous confie un autre salarié.

La situation revêt un caractère d’autant plus inquiétant pour les employés qui s’interrogent quant aux répercussions sur les sous-traitants, plus d’une quinzaine en tout dans la région, dans les secteurs du barbage, de l’usinage, du noyautage ou encore du transport.

Des employés soutenus

Face à cette situation incomprise et incompréhensible, les employés de la SIVAL, à 100% grévistes, sont pleinement soutenus par Nadine Leduc et l’Union Locale de la CGT, Alain Longuent et la mairie du Tréport, ainsi que par Jean Garraud.

Farrouchement opposé à cette liquidation, Alain Longuent, maire de la ville du Tréport, a d’ailleurs adressé un courrier à Monsieur le Préfet, sous-couvert du Sous-Préfet, afin d’expliquer la situation actuelle (absence d’investissement, récente autonomie de la société, importance des commandes...). Le premier magistrat tréportais a ensuite sollicité l’intervention de Monsieur le Préfet “pour obtenir une poursuite d’activité sous la responsabilité d’un administrateur afin de rechercher une solution de reprise pour cette entreprise et le maintien des emplois”. Ajoutons que cette éventuelle aide dépendra de la décision que prendra le Tribunal de Commerce de Boulogne-sur-Mer, chargé d’examiner ce dépôt de bilan, ce mercredi.

L’incertitude et l’attente

Pour l’heure, le délégué syndical de la SIVAL nous explique “aujourd’hui, la procédure dit qu’on doit recevoir une lettre et pour l’instant on n’a rien eu”.

Par conséquent, ce lundi, les employés se sont maintenus en grève jusque midi puis ont repris leur activité l’après-midi.

Patrick Wayer nous explique que la majeure partie des salariés de la SIVAL sont payés au SMIC et ne peuvent donc pas se permettre, financièrement, de perdre une trop importante part de leur salaire, c’est pourquoi la grève sera ponctuellement reconduite.

B. Thoreux

http://www.linformateur.com/news/fullstory.php/aid/6955/D%E9p%F4t_de_bilan_%E0_la_SIVAL,_%E0_Eu.html