28 février 2008

Une nouvelle fonderie pour Hachette & Driout

Du CORRESPONDANT À REIMS des Echos.

Portées par le dynamisme des marchés liés à l’énergie, aux matières premières et au
ferroutage, les aciéries Hachette & Driout à Saint-Dizier (Haute-Marne) entreprennent la construction d’une nouvelle fonderie de 11millions d’euros opérationnelle fin 2008.

« La fonderie est une activité que l’on a condamnée un peu tôt », assure avec conviction André Robert-Dehault, depuis bientôt quarante ans à la tête des aciéries Hachette & Driout (500 salariés, 55 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2007). Et le président
de joindre le geste à la parole en annonçant pour décembre 2008 la première coulée, et l’inauguration dans la foulée, de sa nouvelle unité de fonderie.

Les travaux ont déjà commencé sur une partie des quelque dix hectares qu’occupe à
Saint-Dizier (Haute-Marne) cette entreprise qui fêtera cette année son cent quarantième
anniversaire.

« Cet investissement de 11 millions d’euros est un signal fort donné à l’environnement local sur la pérennité de la métallurgie dans le bassin de Saint-Dizier », veut souligner le dirigeant haut-marnais. La nouvelle unité apportera une capacité supplémentaire de 3.000 à 4.000 tonnes qui s’ajouteront aux 11.000 tonnes d’acier moulé que l’entreprise produit chaque année pour trois secteurs d’activité : le matériel d’extraction minière pour des clients comme l’allemand Liebherr, l’américain Caterpillar ou le japonais Komatsu, le matériel lié à l’énergie pour des clients comme le français Areva et, enfin, le matériel ferroviaire pour le canadien Bombardier, l’allemand
Siemens ou le français Alstom .

Hachette & Driout va d’ailleurs produire des éléments du futur tramway de Reims. L’entreprise réalise un peu plus de 50%de son chiffre d’affaires à l’export, en
Europe principalement mais aussi aux Etats-Unis et, depuis peu, en Chine.

«Notre nouvelle usine répond à la nécessité d’améliorer notre productivité », explique le
président. Il s’agit bien d’une réponse industrielle offensive à la double contrainte que représente à la fois la « concurrence des pays à bas coûts de production » et «un marché mondial soumis à une très forte demande dans un environnement qui a du mal à répondre à cette demande », précise-t-il.

Le développement des infrastructures de communication dans les pays à forte croissance comme le nouvel intérêt porté au développement durable et donc au ferroutage dopent incontestablement l’activité des aciéries Hachette & Driout. Elles ne sont pas les seules. «

Il y a autour de Saint-Dizier cinq fonderies qui marchent très bien et emploient autour de 2.500 personnes », explique le dirigeant, tordant le cou aux idées reçues. «Ces entreprises sont toutes détenues par des groupes familiaux », se plaît-il à souligner. Comme Hachette & Driout, toujours contrôlées
majoritairement par la famille Robert-Dehault. André, l’actuel président, représente la quatrième génération de dirigeants. La cinquième est déjà à l’oeuvre avec les deux fils du président, Étienne et Xavier, qui travaillent aux côtés de leur père au développement
des aciéries.

DOMINIQUE CHARTON

1 commentaire:

F2AC a dit…

Bravo de croire encore à l'avenir de cette formidable profession tant critiquée et si méconnue.
Félicitation de prouver que ce métier a toujour une place dans ce pays